Dommage que la vidéo n'ait pas pu
être plus longue : ceux qui désirent aller plus loin peuvent se reporter au blogue de Jean-Michel Salaün.
Voici
quelques réflexions et questionnements soulevés par cette présentation
très stimulante et claire. On se demande tout d'abord
quelle pourrait être une bonne architecture de l'information, à savoir
quels seraient les piliers d'une information 3D de haute
qualité, quels seraient les matériaux capables de réunir au mieux
l'image, le contenu et le medium ? En effet aucune des firmes
mentionnées (Apple, Google, Facebook) ne fournit un service apte à
satisfaire toutes les potentialités du document.
Pour
ceux qui font de la recherche scientifique ainsi que pour ceux qui
"cherchent" sérieusement dans leur vie quotidienne, le meilleur traitement du
document demeure celui qui privilégie le contenu, même si
souvent on se retrouve perdu dans un marécage de données diverses et
approximatives, alimenté par le souci pressant de la quantité et de la
mise en ligne rapide.
Le
défi d'une architecture prenant en compte les trois dimensions du
document serait donc la structuration
d’une information agréable à lire, financièrement accessible, pourvue
d’un
contenu dont la qualité soit assurée par un effort de soin, de mise à
jour constante et de contrôle croisé, réduisant au maximum l’erreur, la
fragmentation, la partialité
et l'invasion par des éléments peu pertinents. Enfin, on envisage une
information facilement transmissible et partageable. Utopie ou
aspiration légitime ?
Quant à l'homologie individu-document, j'en conviens, elle
fait peur si on se place dans une perspective commerciale, alors que d'un
point de vue anthropologique l'homme-document est une modélisation de la nature
humaine plutôt intéressante et adaptable à de nombreuses branches de la
recherche.
Enfin, une dernière observation
sur le medium. Le but principal d'un medium devrait être la circulation de
l'information. Il arrive, cependant, que dans la plupart des cas il se mette au service de
la marchandisation de l'homme-doc et de son image et cela est vrai surtout pour
Facebook. Le principe de la
popularité de l'image, pivot des relations sociales dans les campus
universitaires américains, est l’essence du moteur qui a mis en marche
FB et qui l'a lancé comme un missile dans "le campus mondialisé".
L'intention présidant à tout acte créatif marque au fer rouge l’objet créé, faute d’une
mutation de ce dernier afin qu'il se revendique comme autonome. Cette autonomie je ne
la considère pas comme envisageable pour Facebook, qui base sa fortune non pas sur
le principe du
partage des connaissances (un effet indéniable, mais absolument
secondaire, rien de plus qu'un bon prétexte pour gagner des inscrits),
mais sur celui de la construction et de la diffusion de l'image
virtuelle ainsi que sur l'exploitation de l'homme-doc comme source de revenus.
C'est
pourquoi, si on se sert de
Facebook en tant que medium, on n'aura aucun problème pour intégrer la
dimension esthétique (du vu), mais on rencontrera de fortes résistances
sur le front du
contenu (du lu). Il serait important que le medium soit, dès le départ,
emprunté au principe de l'échange d'un contenu et non pas de la mise en
réseau d'un conteneur qui consent aux traitement de données et de
préférences personnelles rentables.
Ceux qui lisent l'italien trouveront peut-être ce lien intéressant :
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